Ma meilleure amie sort avec un connard
Ma meilleure amie sort avec un connard.
Mais bon voilà, elle l'a choisi, elle l'a eu. Et ça fait des mois, voire des années, qu'ils sont ensembles. Ce n'est pas vraiment mon problème. Et soyons honnête, le connard en question, ne m'a jamais rien fait à moi. Enfin directement.
Parce que, indirectement, c'est quand même un peu de sa faute si elle me réveille au milieu de la nuit en m'envoyant des messages où elle me raconte la dernière merde qu'il lui a faite.
Bon c'est vrai que nous, les filles, aimons bien nous plaindre ( mais c'est totalement justifié, bande de méchants enfoirés). On se défoule lâchement avec les copines ("mais tu te rends compte! Il a même pas vu que j'avais changé de vernis sur les pieds! Il pense qu'à lui, connard!"), on boude un quart d'heure sur le canapé et bien souvent l'homme ne sera jamais au courant de rien ( parce que oui, on fait la même tête quand on se concentre très fort à bouder que quand on lit des blogs sur le net).
Autant au début de la relation, on n'hésite pas à exposer son amour, autant par la suite, on se calme un peu. Ca déborde d'amour. Ca dégouline. Ca sue. Et ça se voit. "Il est parfait". Même pas peur, on le dit haut et fort. C'est la nouvelle signature de tous nos mails et sms. Puis finalement, le temps passe. Oui, ça va il est parfait, on le sait. Plus besoin d'en faire tout un plat. Puis on commence a en avoir marre que nos déclarations passionnées restent sans réponse. Parce que oui, la copine a beau être très heureuse pour toi, elle commence à en avoir plein le cul de ton bonheur. Ca fait trois mois qu'elle a n'a baisé et à chaque fois qu'elle voit que tu lui as écrit, elle a envie de vomir. Alors que, à la moindre petites chouineries, à la moindre remarque un peu négative, elle redémarre au quart de tour! "Ouais, t'as raison, de toute façon, c'est tous les mêmes, tous des salauds!". C'est pas qu'elle se réjouit, mais d'un coup elle a plus de chose à dire qu'un "T'as trop de chance, t'as trouvé le prince charmant!".
Et nous aussi, de toute façon on préfère se plaindre que d'expliquer à quel point la situation est parfaite.
Quand c'est parfait, on reste blottie bien au chaud dans ses bras, on n'envoie pas de signaux des fumées à tout ses contacts facebook.
Quand c'est un peu moins parfait, par contre, on se transforme en veuve sicilienne, c'est un peu la fin du monde, et ça serait con qu'on soit la seule à trinquer ( tiens, qui vais-je empêcher de dormir cette nuit??)
Et finalement, ce qu'il reste, c'est les messages d'insultes envers son mec mais adressés à moi, la copine, (logique féminine). Alors ce que la copine (moi) a, c'est la moitié des informations.
Tout ça pour dire, qu'on se peut jamais savoir ce qu'il se passe dans une vie de couple, de l'autre côté de la porte. Si ça se trouve, ma meilleure amie est une chieuse et quand elle me dit "il a encore pété les plombs, il me fait chier", elle oublie peut-être de préciser qu' "il a encore pété les plombs, parce qu'il m'a encore surpris en train de flirter avec le voisin."
Alors quand elle me dit qu'elle ne sait pas ce qu'elle fait (encoooore) avec lui, je regarde ailleurs en finissant ma bière d'une traite. Je ne peux pas lui dire (même si ça me démange) "mais putain quitte le, je te prête mon canapé, viens squatter!". Je me contente de lui poser des questions pour la faire réfléchir: "Mais c'est VRAIMENT si horrible que ça? Tu l'aimes quand même? Il n'y a plus aucun moment de bien? Et si tu lui en parlais vraiment (au lieu d'en parler qu'à moi)?" et je finis avec de la motivation-coup de pied au cul: " T'es une grande fille, toi seule sait si t'es bien avec lui ou pas. Arrête de lui trouver des excuses (il travaille trop, il est stressé). Et surout, arrête de te trouver des excuses ( j'ai pas de travail et je vais être à la rue)."
Bon, je la comprends, je suis la même. Je couine, je pleure, je me plains. Je picole sur le dos de l'homme et pas qu'à sa santé. Des fois, juste parce que ça fait du bien. Il a pas sorti les poubelles, on a passé une mauvaise journée. Parce qu'il faut que ça sorte. Mais on est bien contente qu'il tienne nos cheveux, quand on vomira en rentrant. Parce que la plupart du temps, oui, on rentre à la maison. Parce que, quand même, malgré tous les défauts qu'on lui trouve, il est un peu notre homme parfait à nous.
Soit elle veut vraiment le quitter et trouvera la force de le faire quand elle sera fixé.
Soit, elle n'y pense pas vraiment et est dans une mauvaise période. Et elle risque de m'en vouloir un peu d'avoir dit "Mais lourde-le ce connard! Ses vannes sont pas drôles et je l'ai toujours trouvé un peu flippant. Puis franchement, il est pas terrible. Même toi, tu mérites mieux! Ca me soulage que... quoi? Il t'a demandé en mariage? Ah non, le gros lourd, il a senti que c'était la fin alors il a tenté le tout pour le... Ah bon? T'as dit oui? Mais c'est merveilleux..."